17 août 2023

Quand les marchés plantent 

À défaut d’être le mot le plus distingué du dictionnaire pour décrire la situation, cette expression familière est pourtant la première qui nous vient en tête pour décrire les marchés de la dernière année: ils ont tout simplement planté. 

Déjà, l’automne dernier, les marchés avaient chuté drastiquement, entraînant la valeur de la tonne relative sous le seuil de rentabilité et engendrant des pertes mensuelles de 1 à 2 millions pour Tricentris. La situation a perduré et s’étire depuis bientôt un an. Et, bien que nous ayons appris des crises du passé en créant un fonds de stabilisation pour faire face à ce genre de situation, il ne s’agit pas d’une solution éternelle ni d’une ressource inépuisable. 

Valeur d’une tonne relative depuis octobre 2020

Par exemple, une matière comme le plastique HDPE se vend actuellement plusieurs centaines de dollars de moins qu’au même moment il y a 12 mois. Il s’agit pourtant de la même matière. Et nos opérations pour en faire des ballots demeurent les mêmes également. Mais le prix du plastique vierge a chuté au point qu’il est moins coûteux, pour les fabricants, de travailler avec la matière vierge plutôt qu’avec la matière recyclée. Difficile alors de générer une demande suffisante pour maintenir les prix. 

Le HDPE n’est pas la seule matière qui nous fasse mal en ce moment. Toujours en comparant nos données avec celles de l’été passé, la valeur du carton a chuté de moitié, le PET (plastique #1) se vend 84 % moins cher, les fibres trouvent preneur pour seulement le tiers du prix et les plastiques mixtes ne rapportent que 15 $, soit une baisse de près de 500 $ en 12 mois.

Pour notre équipe des finances, menée par sa directrice, Geneviève Lachance, il s’agit d’un défi quotidien. « On a commencé à décaisser notre fonds de placement en novembre dernier pour pallier notre manque de liquidités. En mars, on prévoyait que notre fonds de stabilisation serait épuisé en septembre. En revoyant certains de nos coûts, on a pu acheter un peu plus de temps, mais les reprises du marché que laissaient entrevoir certains de nos collaborateurs ne se sont pas matérialisées. » 

Malgré tout, la matière continue d’arriver aux centres de tri et il faut la traiter. Et cela prend des trieurs, des fournitures et des équipements de production aptes à faire le travail. Nos frais d’opérations représentent plus de 85% de nos dépenses totales et ils sont à 90% incompressibles. Donc, bien que tous les efforts soient faits pour minimiser les dépenses, la grande majorité est requise pour assurer le maintien des opérations. Parallèlement à cela, nos équipes font tout ce qu’elles peuvent : l’ensemble des dépenses a été revu, les frais généraux qui pouvaient être coupés l’ont été et des plans de financement ont été négociés auprès de nos fournisseurs afin de faire une différence sur le flux de trésorerie.  

Comme on dit à chaque crise, cela va finir par remonter. Mais en attendant, pour nous aider à maintenir le cap, nos membres ont accepté, lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue le 17 août dernier et à l’issue d’un vote fortement favorable, que Tricentris puisse faire appel à eux dans une situation exceptionnelle comme celle que nous vivons aujourd’hui. Un bel exemple de mise en œuvre des principes coopératifs qui animent nos membres.  

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