8 février 2018
Qu’en est-il de la crise?
À la une du Tricentris Express de décembre dernier, nous avions rectifié les faits sur la situation qui touche les centres de tri, engendrée par le renforcement des critères de qualité exigés par le gouvernement chinois. Nous voulions, en quelque sorte, contrer la vaste couverture médiatique qui dépeignait le sort des centres de tri en les mettant tous dans le même panier : celui des centres de tri incapables de trouver preneur pour leurs matières. Nous revenons sur le sujet aujourd’hui car il demeure d’actualité et il est important que tous nos membres aient l’heure juste sur la santé de Tricentris.
Pour dire les choses simplement, nous tenons avant tout à vous rassurer car, bien que cette situation touche le monde, votre centre de tri s’en sort bien. Certes, les marchés chinois ont été restreint, mais la qualité des ballots de fibres produits dans nos établissements nous a toujours permis de nous démarquer et de trouver preneur et ce, encore aujourd’hui. Comme la Chine importait il y a peu 90 % des fibres disponibles sur le marché mondial, nous nous sommes tournés vers les quelques acheteurs restants soit le Vietnam, l’Inde, et maintenant, l’Indonésie qui, eux, se sont retrouvés avec l’embarras du choix. Il ne faut pas oublier que c’est l’ensemble du marché mondial qui s’est tourné, d’un seul coup, vers ces nouveaux acheteurs et que, par conséquent, ils ont le luxe de choisir la meilleure qualité disponible. Et nous sommes de ceux-là! Depuis ses débuts, Tricentris a toujours misé sur la qualité produite par ses centres de tri et a toujours été à l’affût de technologies et de procédés pouvant perfectionner sa production. La situation actuelle démontre bien que cette ligne de conduite est payante et Tricentris compte bien continuer dans cette direction.
Lors d’un reportage diffusé à Radio-Canada le 24 janvier dernier, la lumière a enfin été ajustée. Ce ne sont effectivement pas les 27 centres de tri du Québec qui n’arrivent pas à écouler leurs matières mais seulement certains d’entre eux.
Cette information est malheureusement arrivée tardivement dans le dossier et le doute quant à l’efficacité même de notre industrie avait déjà été semé dans l’esprit de bien des gens. Des questionnements sur l’enfouissement de matières recyclables, l’absence de débouchés locaux, la performance des centres de tri ou encore, la possible suspension de la collecte sélective ont fait surface. Il n’en fallait pas plus pour ébranler les citoyens et transformer cette crise du National Sword en véritable crise de confiance, laissant l’impression de reculer de 15 ans sur tout le travail fait en sensibilisation. Tout comme nous, vous avez dû en entendre de toutes les couleurs.
Ce fut l’occasion pour certains d’affirmer, aussi étonnant que celui puisse paraître en 2018, que la récupération est un mythe et qu’il n’est pas nécessaire de faire son tri à la maison car, selon eux, tout aboutit au dépotoir, peu importe la couleur du bac. Pourtant, saviez-vous que depuis le début de ses opérations, Tricentris a traité et récupéré plus de 2 millions de tonnes de matières recyclables, les détournant ainsi du site d’enfouissement? Et que nos trois usines continuent d’ajouter à ce nombre jour après jour?
Qu’on se le tienne pour dit, les matières recyclables de vos citoyens ne sont pas enfouies ; elles ont une valeur et elles sont achetées par des recycleurs pour être transformées en différents produits. Chez Tricentris, ce sont 250 personnes qui travaillent tous les jours à trier le fruit de la collecte sélective afin de justement s’assurer de donner une deuxième vie à ces matières. L’environnement est au cœur de notre ADN et de nos opérations. Ce n’est tout simplement pas dans nos gènes d’enfouir. Pour nous, ça ne se fait pas, point final. Tellement que si une matière n’est pas en demande sur le marché, nous préférons payer pour l’entreposer en attendant. Et par souci de confiance et de transparence, si on était dans l’obligation d’enfouir, on vous le dirait!
D’autres ont décrié le fait que des matières d’ici soient envoyées en Asie, étonnés, voire choqués, que les centres de tri ne se tournent pas vers des recycleurs locaux. Mais, dans le marché actuel, ce n’est ni un choix, ni une option : c’est une obligation. Comme il n’y a pratiquement plus de papier journal en circulation, les ballots de fibres mixtes qui en découlent ne trouvent preneur qu’en Asie. Et n’oublions pas la phrase célèbre de Laure Waridel : « Acheter, c’est voter ». Avec tout ce qu’on achète qui provient des pays d’Asie, il est normal que notre matière y soit en grande demande pour, entre autres, la fabrication de nouveaux emballages. Les fibres issues de nos bacs de récupération sont donc recyclées en matière première par une autre industrie et ça, c’est de l’économie circulaire à l’échelle mondiale! De plus, les ballots de fibres sont envoyés en Asie dans des paquebots ayant transporté les innombrables importations qui remplissent les tablettes de nos magasins et qui doivent, de toute façon, retourner à bon port.
Évidemment, Tricentris préfère et opte pour des recycleurs locaux dès que c’est possible. C’est le cas de toutes les autres matières comme le papier de bureau, le carton, le métal, le PET et le HDPE qui sont tous vendus au Québec. Les autres plastiques sont envoyés en Ontario et aux États-Unis et le verre est transformé dans notre propre usine de micronisation.
En somme, votre organisme demeure solide et s’adapte aux aléas de la situation, tout en continuant d’innover. Il est important pour Tricentris que tous ses membres et les 1,9 millions de citoyens desservis soient en confiance et cette confiance ne peut se développer que par une bonne information. Nous encourageons d’ailleurs nos municipalités à continuer l’excellent travail de communication qui est fait auprès de leurs citoyens afin qu’ils sachent, sans l’ombre d’un doute, que leur participation à la collecte sélective a un impact positif et essentiel. N’hésitez pas à communiquer avec nous, à consulter notre site internet ou à nous suivre sur les médias sociaux pour avoir en tout temps l’information la plus à jour sur votre centre de tri.