9 juillet 2024

Édito : Acheter ou ne pas acheter? Telle est la question…

Par Myriam Forget-Charland
Directrice des communications et des relations publiques

La hiérarchie des 3RVe est bien connue : Réduire, Réutiliser, Recycler, Valoriser et Éliminer. Au risque de vous surprendre, et même, de sembler contre nature en raison de notre domaine d’opération, je ne vous parlerai pas de recyclage aujourd’hui. J’aimerais plutôt attirer votre attention sur les deux premiers R de ce concept.

Je dis les deux premiers parce que les mots sont bel et bien placés de façon hiérarchique et donc, dans l’ordre dans lequel il faut les prioriser. Et il est grand temps de leur donner plus d’attention. Faire une utilisation optimale de son bac de récupération n’est pas suffisant. Plus que jamais, il faut intégrer la réduction et la réutilisation (ou le réemploi, c’est selon) dans nos réflexions et nos actions.

Là je sais, on parle de changements et le changement, c’est inconfortable. Douloureux pour certains. Ça n’en est pas moins faisable. Reculons de plusieurs années, lorsque les voitures électriques sont apparues sur le marché. Ben voyons! Les gens disaient que ce n’était pas pratique, rebutés à l’idée de devoir s’arrêter à des bornes de recharge, et attendre, afin de pouvoir parcourir de plus longues distances. Tranquillement, le concept a fait sa place dans les mœurs. Aujourd’hui, les modèles d’automobiles branchables ont la cote. Nombreuses listes d’attente à l’appui!

Il en va de même pour nos habitudes alimentaires. Ce n’est pas un secret : manger de la viande n’est pas le choix qui offre la meilleure empreinte écologique. Encore là, lentement mais sûrement, avec l’aide de mouvements tel que les Lundis sans viande et la multiplication de recettes alternatives inspirantes, le réflexe de réfléchir à ce qu’on met dans nos assiettes pour aider la santé de la planète est de plus en plus assimilé.

Dans ces deux exemples d’évolution des pratiques, on demande aux gens de changer la nature de leur consommation. Ils vont toujours au concessionnaire ou à l’épicerie, et ils consomment quand même. Dans le cas de la réduction et de la réutilisation, on demande plutôt aux gens de changer leurs habitudes de consommation, c’est-à-dire de les diminuer. Et ça, c’est un défi.  Au lieu de succomber au plaisir d’acheter, il s’agit de mettre un frein et de se demander si on en a vraiment de besoin. C’est se demander si on ne peut pas emprunter ou faire réparer au lieu de se procurer. C’est le prochain grand changement qu’il faut faire fleurir.

La facilité et la rapidité des magasins de grande surface et des géants qui offrent tout de A à Z avec quelques clics sont alléchantes. Et oui, devoir coordonner un emprunt ou attendre pendant une réparation peut être incommodant. Mais est-ce vraiment plus incommodant que le réchauffement climatique et ses effets sur la planète qu’on laisse à nos générations futures?

Article tiré du bulletin Tricentris Express de juin 2024. Cliquer ici pour télécharger le numéro complet.

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